Superéthanol : bientôt un carburant (vraiment) sans pétrole disponible à la pompe ?

par La rédaction de TF1info | Reportage : Johan Maviert, Yohan Glemarec, Mathilde Lopinski
Publié le 30 avril 2024 à 11h59

Source : JT 20h Semaine

On connaît déjà le superéthanol, vendu deux fois moins cher que les carburants classiques.
Une version améliorée devrait être bientôt commercialisée, qui ne contient plus aucun dérivé du pétrole.
Mais ce biocarburant possède-t-il vraiment toutes les vertus annoncées ?

À première vue, on ne constate aucune différence. Et pourtant, il n'y a pas une seule goutte de pétrole dans le réservoir du véhicule que l'on découvre dans le reportage du 20H ci-dessus. "En termes de puissance ou de reprise, les sensations sont exactement les mêmes", affirme au micro de TF1 l'ingénieur Nicolas Kurtsoglu, au volant de ce prototype qui roule "sans essence fossile"

Vous connaissiez le superéthanol, 85% d'éthanol, c'est-à-dire de l'alcool, et 15% d'essence issue du pétrole. La nouveauté se situe dans ces 15%, désormais obtenus à partir d'huiles végétales usagées. Ce biocarburant devrait être plus cher de quelques centimes que le superéthanol actuel, mais toujours deux fois moins coûteux que le sans-plomb.

Adaptation du moteur

C'est un carburant encore en phase de test. Mais demain, pourrons-nous tous rouler avec ? La règle est la même qu'avec le superéthanol, il faut ajouter un petit boîtier sous le capot, dont la pose coûte entre 700 et 1000 euros. Sa fonction est de permettre au moteur d'injecter la bonne dose de carburant, en fonction de la quantité d'éthanol présente. La promesse avec ce nouveau carburant aux huiles usagées : 78% d'émissions de CO2 en moins. 

Impact sur l'environnement

Mais ce carburant possède-t-il réellement toutes les vertus ? "Les huiles utilisées sont des huiles usagées", rappelle Marianne Enault, spécialiste Environnement pour TF1-LCI, "qui viennent du milieu industriel et un petit peu de la consommation des particuliers". Or, souligne la journaliste, "environ 60% d'entre elles viennent de la Chine, c'est-à-dire qu'il faut les transporter jusqu'en Europe pour les utiliser". Les biocarburants ont également un impact sur l'agriculture qui les produit, dans certains cas avec des pesticides et avec une forte consommation d'eau, et surtout sur des terres arables qui pourraient être exploitées localement pour l'alimentation humaine.  

Il faudra de toute façon attendre encore un an pour que ce carburant, encore en phase expérimentale, puisse être disponible pour chacun à la pompe.


La rédaction de TF1info | Reportage : Johan Maviert, Yohan Glemarec, Mathilde Lopinski

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