Un contrat de plusieurs milliards d'euros : le Barracuda, ce sous-marin français qui a conquis les Pays-Bas

par TD avec AFP
Publié le 16 mars 2024 à 11h19

Source : JT 13h Semaine

Les Pays-Bas ont choisi la firme française Naval Group pour la construction de quatre futurs sous-marins.
Les qualités du Barracuda, l'un des fleurons de la marine française, ont convaincu les Néerlandais d'investir plusieurs milliards d'euros pour s'équiper.
Découvrez cet imposant submersible, dont les premiers exemplaires ont été livrés ces dernières années.

"Après un processus de devis minutieux, Naval Group construira les nouveaux sous-marins". Par ces mots, le secrétaire d'État néerlandais à la Défense, Christophe van der Maat, a confirmé vendredi que les Pays-Bas allaient faire appel à l'expertise d'une entreprise française pour développer sa flotte. Il s'agit là d'un projet de plusieurs milliards d'euros et d'une victoire pour Naval Group, qui a été choisi au détriment d'un tandem formé par le suédois Saab et le néerlandais Damen. "Ils ont réussi à proposer une offre équilibrée, polyvalente et réaliste. L'industrie néerlandaise a également un rôle important à jouer, condition importante dans le processus d'attribution", a ajouté le représentant du gouvernement batave.

Produit dans une version "conventionnelle"

Si les délais sont respectés, les deux premiers navires devraient être livrés dix ans après la signature du contrat définitif. Le nom des submersibles a d'ores et déjà été communiqué : ils seront en effet baptisés Orka (orque), Zwaardvis (Espadon), Barracuda et Tijgerhaai (Requin-tigre). 

Les sous-marins proposés par Naval Group à la marine des Pays-Bas font partie de la classe Barracuda, la même que celle du Suffren livré à l'armée française en novembre 2020. Contrairement à ce dernier, doté d'une propulsion nucléaire, le modèle destiné à la flotte néerlandaise est doté d'une propulsion conventionnelle diesel-électrique. Il est aussi un peu plus petit (82 mètres de long), et plus léger. Il avoisine ainsi les 3000 tonnes, contre 4500 tonnes pour le modèle de la marine française.

Ce sous-marin "pourra embarquer 30 armes (24 pour les Suffren), missiles antinavires, missiles de croisière et bien sûr torpilles, tirables depuis six tubes", précise le média Le Marin. De son côté, le site "Méta défense" note que les autorités néerlandaises ont fourni quelques détails techniques. Ainsi, on découvre que le navire "sera équipé de batteries lithium-ion, et non d’un système AIP moins performant". Des batteries qui offrent de "nombreux avantages, en particulier la possibilité d’être rechargée à la mer très rapidement, d’avoir une grande capacité énergétique, et de pouvoir, au besoin, produire d’importantes quantités d’énergie, si le navire a besoin de faire des pointes de vitesse".

Sur son site, Naval Group vante les mérites du Barracuda conventionnel, décrit comme un "sous-marin extrêmement silencieux, puissant, polyvalent, discret et endurant, pouvant être déployé loin et longtemps". Les missions pouvant lui être confiées sont vastes, se répartissant dans "tous les domaines de lutte". Le constructeur met par ailleurs en avant une "grande capacité d’emport en armes", des "moyens d’action variés pour les forces spéciales", ainsi que la possibilité d'effectuer des "frappes massives vers la terre".

L'annonce d'un tel contrat est une bonne nouvelle pour l'industrie militaire navale française. On se souvient en effet qu'en 2021, l'Australie avait annulé un énorme contrat noué avec Naval Group. Camberra s'était initialement positionné pour faire construire 12 sous-marins à propulsion conventionnelle dérivés du Barracuda, avant de faire volte-face et de se tourner vers des sous-marins américains. Une décision qui avait créé une crise diplomatique, autour d'un deal conclu à l'origine pour un montant considérable : près de 90 milliards de dollars australiens, soit quelque 56 milliards d'euros.


TD avec AFP

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