"Tant qu'on ne nous dit rien..." : ces commerçants qui continuent de proposer des sacs plastiques interdits

par La rédaction de TF1info | Reportage Florian Chevallay, Lucie Cammas, David Paturel
Publié le 30 avril 2024 à 17h42

Source : JT 20h Semaine

En principe, les sacs plastiques, très polluants, sont interdits depuis sept ans.
Pourtant, des sacs à usage unique circulent encore chez certains commerçants.
Existe-t-il des contrôles ? Regardez ce reportage du 20H de TF1.

Nous pensions en être débarrassés. Pourtant, à peine arrivés sur ce marché lyonnais, le constat est frappant : les sacs plastiques sont partout. Les personnes avec qui notre équipe s'entretient dans le reportage ci-dessus défendent son côté "pratique". "Surtout quand on a quelque chose de mouillé dedans", souligne notamment une cliente. Et au moment du paiement, les commerçants en proposent. À la poissonnerie, c'est même double dose.

Depuis 2017, les sacs plastiques à usage unique sont pourtant officiellement interdits par la loi. Mais sept ans plus tard, beaucoup de commerçants les utilisent encore, sans vraiment s'en cacher. "Ça, ce sont des sacs qui ne sont pas conformes, mais ils circulent, montre l'un d'eux face à notre caméra. Ils rendent bien service quand même, on continue comme ça tant qu'on ne nous dit rien..."

Existe-t-il des contrôles ? Pour le savoir, nous avons tenté de contacter la Direction générale de la Concurrence, l'instance censée assurer le respect de la réglementation. Au bout d'une semaine, elle nous a adressé sa dernière enquête. Selon cette note, 135 fournisseurs de sacs plastiques ont été contrôlés. Résultat, 47% de ces sacs ne sont pas conformes. 

Mais alors, quels sont ceux autorisés ? Il en existe deux sortes. Le premier, celui que vous voyez ci-dessous, est toujours en plastique, mais son épaisseur doit être supérieure à 0,05 mm. Il est donc censé être plus solide et réutilisable. Son défaut : il est plus cher pour le commerçant. Un carton de 500 "nous coûte entre 16 et 19 euros", indique l'un d'eux. Soit quatre à cinq fois plus cher que les sacs ancienne génération.

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L'autre à être autorisé (photo ci-dessous) est fabriqué à partir de ressources naturelles, en général à partir de restes de maïs ou de canne à sucre. Mais lui aussi est trois à quatre fois plus cher que le plastique issu du pétrole. Voilà pourquoi, selon Claire Dulière, de l'association Zéro Déchet Lyon, certains commerçants l'utilisent encore pour faire des économies. "Comme c'est autorisé dans plein d'autres pays, en Europe même, il n'y a pas besoin d'aller très loin, c'est très facile d'aller s'en procurer", explique-t-elle. Effectivement, les offres ne manquent pas sur Internet, et les prix sont alléchants.

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Un professionnel qui distribue un sac plastique non autorisé, même à titre gratuit, risque jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 100.000 euros d'amende.


La rédaction de TF1info | Reportage Florian Chevallay, Lucie Cammas, David Paturel

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