Guerre Israël-Hamas : y aura-t-il une trêve à Gaza pour le ramadan ?

par Julien CHABROUT avec AFP
Publié le 5 mars 2024 à 14h32

Source : TF1 Info

Les négociations en vue d'une trêve à Gaza se poursuivent ce mardi au Caire, en Égypte.
Objectif : parvenir à un accord avant le 10 ou le 11 mars, soit le début du ramadan, le mois de jeûne des musulmans.
Le sort des otages retenus par le Hamas dans l'enclave palestinienne est au centre des discussions.

Troisième jour consécutif de pourparlers dans la capitale égyptienne. Les négociations entre des représentants de l'Égypte, du Hamas, du Qatar et des États-Unis se poursuivent ce mardi au Caire, en vue d'une trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien dans la bande de Gaza. 

Les médiateurs tentent d'arracher un compromis aux deux camps afin d'obtenir un accord avant le 10 ou 11 mars, soit le début du ramadan, mois sacré du jeûne pour les musulmans. En discussion notamment, une libération d'otages retenus dans l'enclave en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Avant tout accord, le Hamas exige un cessez-le-feu définitif, une augmentation de l’aide humanitaire entrant dans la bande de Gaza et un retrait militaire israélien du territoire. Des conditions rejetées par le Premier ministre Benyamin Nétanyahou, qui entend poursuivre l'offensive jusqu’à l’élimination de l'organisation islamiste. 

Selon des médias israéliens, l'État hébreu réclame quant à lui une liste précise des otages toujours retenus à Gaza. Faute de l'avoir obtenue, il n'a d'ailleurs pas envoyé de délégation au Caire. 

Les otages, "principale monnaie d'échange"

Selon Bassem Naim, un haut responsable de la branche politique du Hamas, "la question relative aux détails concernant les prisonniers n'avait été mentionnée dans aucun document ou proposition durant le processus de négociations". D'après lui, un "cessez-le-feu est nécessaire" afin de pouvoir mener des vérifications "au sujet de la demande relative aux noms, au nombre" et au fait que les otages soient "vivants ou morts"

Dans une déclaration à l'AFP ce mardi, le dirigeant palestinien a accusé Israël de bloquer les négociations, jugeant que "la balle était dans le camp" des États-Unis.

Interrogé par Le Parisien, Christophe Gomart, ex-directeur du renseignement militaire français, estime que, d’un point de vue stratégique, le Hamas n’aurait "pas intérêt" à fournir de liste précise des otages s'il était en capacité d’en avoir une. "Non seulement parce que ça donnerait (à Israël) des informations clés, mais aussi parce que le Hamas veut avoir la main sur qui libérer ou non", explique-t-il, soulignant. "Les otages constituent sa principale monnaie d’échange"

La prudence de Joe Biden

Samedi, un responsable américain a indiqué qu’Israël aurait "plus ou moins" accepté un accord de trêve, renvoyant la balle "dans le camp du Hamas". Selon lui, "un cessez-le-feu de six semaines pourrait commencer aujourd'hui à Gaza si le Hamas acceptait de libérer une catégorie bien définie d'otages vulnérables"

Il y a une semaine, une source proche du mouvement islamiste assurait que celui-ci proposait de libérer un otage par jour pendant 42 jours, en échange de 10 prisonniers palestiniens pour chaque otage. 

Vendredi 1er mars, Joe Biden a dit "espérer" qu'un cessez-le-feu puisse intervenir avant le début du ramadan. "On pourrait ne pas y parvenir", a toutefois mis en garde le président américain, qui avait précédemment évoqué la date du 4 mars avant de revenir sur cet agenda. En cause, la distribution d'aide qui a tourné au drame entre-temps, le 29 février à Gaza. 

Selon le Hamas, 118 personnes auraient été tuées par des tirs de l'armée israélienne, alors qu'une foule affamée se ruait sur des camions humanitaires. L'armée israélienne, qui a seulement reconnu des "tirs limités", affirme que la plupart des victimes sont mortes dans une "bousculade". Un événement qui, quoi qu'il en soit, pourrait grandement compliquer l'avancée des négociations en vue d'une trêve. 


Julien CHABROUT avec AFP

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