La police de New York est intervenue mardi soir pour déloger les manifestants de l'université de Columbia.Ils s'étaient barricadés la veille dans un bâtiment.L'université est devenue l'épicentre de la mobilisation pro-palestinienne sur les campus américains.
Columbia vidée de ses manifestants. Après des jours de tensions, des policiers anti-émeute de New York ont pénétré, mardi 30 avril au soir, sur le campus de l'université. Ils ont délogé les militants pro-palestiniens qui, comme dans plusieurs établissements du pays, s'étaient barricadés.
Dépêchées sur place à la demande écrite de la présidente de Columbia, Minouche Shafik, plusieurs dizaines de membres de la puissante police municipale de la mégapole sont arrivés casqués, harnachés et armés. Ils ont disposé des barrières tout autour de l'immense campus new-yorkais, accueillant 37.000 étudiants. Les forces de l'ordre ont procédé d'abord à de premières arrestations de manifestants à l'extérieur des grilles de l'université.
Un bâtiment renommé en hommage à une fillette tuée à Gaza
Selon la télévision CNN et des journalistes de l'AFP, des jeunes ont ensuite été embarqués dans des bus et des vans du NYPD. Des images de télévision montraient des dizaines de personnes interpellées et des journalistes de l'AFP ont vu aussi des manifestants à l'extérieur de l'immense campus être arrêtés pendant que la foule criait "Palestine libre !".
Sur leur compte Instagram, les manifestants du groupe pro-palestinien "Columbia University Apartheid Divest" ont dénoncé une "invasion" du campus par les forces de l'ordre afin de les déloger du "Hamilton Hall" qu'ils ont renommé "Hind's Hall" en hommage à une fillette de six ans tuée à Gaza.
Un "village" de tentes qui a abrité jusqu'à 200 personnes a été installé mi-avril sur une pelouse du campus d'habitude ouvert aux passants. Il a été entièrement bouclé par la police mardi, laissant présager une intervention.
Dénonçant mardi une "escalade", le porte-parole de Columbia Ben Chang avait menacé d'expulser et de "renvoyer" de l'université ces étudiants en les accusant de "vandaliser, casser et bloquer les accès" du bâtiment. Le campus new-yorkais, siège du mouvement étudiant contre la guerre du Vietnam à la fin des années 1960, est l'épicentre depuis une quinzaine de jours d'une colère de la jeunesse américaine en faveur de la cause palestinienne et contre la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.