TÉMOIGNAGES - "Quand on reçoit ça, on est choqué" : de plus en plus de médecins victimes d'agressions ou d'insultes

par V. F | Reportage TF1 : Gwénaëlle Bellec, Baptiste Sisco et Sylvain Roland
Publié le 30 avril 2024 à 18h33

Source : JT 13h Semaine

Chaque jour, 65 professionnels de santé sont victimes de violences verbales ou physiques, selon les derniers chiffres officiels.
Les médecins sont particulièrement pris pour cible.
Le JT de TF1 a recueilli plusieurs témoignages édifiants.

Un SAS de protection, des caméras de sécurité, des portes fermées à double tour... Après avoir reçu une menace de mort par mail, le docteur Adrien Durand, médecin généraliste à Montpellier, n'a pas eu d'autre choix que de sécuriser largement son cabinet. L'énoncé du message était sans équivoque : "Durand tarlouze, j'vais te tuer, accompagné d'une photo avec un homme qui porte un couteau", décrit-il dans le reportage de TF1 ci-dessus. "Quand on reçoit ça, on est choqué. Une personne qui écrit ça, qui se prend en photo, qui se fait prendre en photo et qui vous l'envoie. Waouh ! À qui on a affaire ? Qui c'est ce mec ? Et qu'est-ce qu'il peut faire ?", s'inquiète-t-il. Adrien a porté plainte, mais il reste sans nouvelles de la justice quelques mois plus tard.

"Ça démotive"

En Occitanie, les deux tiers des médecins témoignent de violences diverses de la part de patients, notamment à SOS Médecins où les généralistes reçoivent jusqu'à minuit. Le soir, un vigile a dû être recruté. Pour autant, le docteur Matthieu Roué continue à faire des visites à domicile. Un service d'autant plus précieux que les généralistes sont débordés. Mais là encore, la violence a des conséquences concrètes. "Il y a un remplaçant qui s'était fait agresser dans un des quartiers, donc du coup, on n'y va plus", explique-t-il.

En outre, certaines femmes médecins ont tout simplement renoncé aux visites. Et le phénomène est le même dans les communes plus rurales. À Bagnols-sur-Cèze (Gard), le docteur Kayvan Timol a, lui aussi, été agressé verbalement et menacé. La police a même dû intervenir. "Ça démotive, c'est surtout ça. C'est-à-dire, vous faites votre travail, vous vous donnez du mal et vous vous rendez compte que le niveau de violence verbale et quotidienne augmente", souligne-t-il. 

Le gouvernement a lancé une campagne de sensibilisation contre ces violences. Mais la profession demande une meilleure prise en compte, notamment des plaintes et de leur suivi judiciaire. Il y a quelques années, des référents "sécurité" avaient bien été annoncés, mais les postes n'ont jamais été créés. 


V. F | Reportage TF1 : Gwénaëlle Bellec, Baptiste Sisco et Sylvain Roland

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