VIDÉO - Pas-de-Calais : après les inondations, une rue entière va être rasée à Arques

par Zoe SAMIN
Publié le 1 mai 2024 à 8h46

Source : TF1 Info

Le Pas-de-Calais a connu plusieurs inondations en seulement quelques mois, occasionnant d'importants dégâts.
Certaines maisons ne sont plus habitables et doivent être détruites.
C'est le cas à Arques, près de Saint-Omer, où 32 maisons vont être rasées.

Plus d'un mètre d'eau avait envahi les maisons du centre-ville d'Arques. Située en aval du fleuve Aa, cette petite commune du Pas-de-Calais a été inondée à deux reprises cet hiver en seulement trois mois. Le gouvernement avait déclaré l'état de catastrophe naturelle.

Surprise face aux pluies diluviennes, la population n'avait pas eu le temps d'installer des sacs de sable devant les portes ou de surélever les meubles. Plusieurs dizaines d'habitants avaient dû être évacués et relogés. Ils espéraient retrouver leur domicile, mais ce ne sera pas le cas pour tous. Dans la rue Henri-Puype, l'une des plus touchées, 32 maisons vont être rasées, a annoncé lundi 29 avril Benoît Roussel, le maire (PS) de la ville. Une école de musique et de danse est également concernée. 

TF1 a rencontré Clément, dont la maison va être l'une des premières acquises par l'État. Pour lui, c'est un soulagement : "Personne n'aurait voulu acheter une maison trois fois inondée. Ça va nous permettre d'avancer un peu. Nous allons percevoir 200.000 euros". La prochaine étape pour sa famille : se réinstaller dans la région.

Ce dispositif de rachat par l'Etat avait été évoquée dès le mois de janvier par le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu.

L'État doit donc acquérir ces logements vides pour les détruire grâce au fonds de prévention des risques naturels majeurs, aussi appelé "fonds Barnier". Créé en 1995 et doté de 200 millions par an, il permet de "financer le rachat par les collectivités territoriales des habitations et des bâtiments des entreprises qui sont gravement menacés par un risque naturel majeur". Les propriétaires vont ainsi pouvoir toucher, dans la limite de 240.000 euros, la valeur de leur maison avant les crues. Mais à une condition : que les inondations aient occasionné des dégâts dépassant 50% de ce montant. Pour le moment, seules six habitations sont éligibles au fonds. 

Des bassins de rétention créés pour éviter les futures crues

Concrètement, l'agglomération du Pays de Saint-Omer va avancer les sommes d'argent, que l'État va ensuite rembourser. La collectivité territoriale s'est également engagée à racheter les maisons ne répondant pas aux critères très stricts du fonds Barnier. La rue Henri-Puype, devenue fantôme, va être déclarée inconstructible. L'école sera, elle, reconstruite un peu plus loin.

Les Certains Arquois réclamaient ces rachats depuis de longs mois, mais d'autres ne sont pas enthousiastes à l'idée de déménager pour de bon. Ils avaient déjà commencé à réaliser des travaux, dans l'espoir de reprendre leur vie comme avant les inondations.

D'ici à quelques années, la rue Henri-Puype va devenir un bassin de rétention pour stocker les eaux de pluie. Le but : éviter que le reste de la ville ne soit, de nouveau, inondé. Arques n'est par ailleurs pas la seule commune concernée. À Blendecques, une dizaine de maisons éligibles au fonds Barnier vont être démolies pour laisser, là aussi, la place à un bassin de rétention.


Zoe SAMIN

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