Les Insoumis sont accusés de ne pas avoir applaudi les victimes du Hamas à l'Assemblée nationale.Le groupe a refusé de saluer le "soutien inconditionnel" de la France à l'égard d'Israël.Le parti dénonce notamment le blocus de la bande de Gaza, créant des crispations au sein de la Nupes.
Alors que la position de La France Insoumise à l’égard du conflit israélo-palestinien est dans le viseur, ses députés se voient reprochés de ne pas avoir rendu hommage aux victimes tuées par le Hamas, dans les attentats en Israël. En l’espèce, de ne s’être pas joints aux applaudissements de l’Assemblée nationale, lors de la séance du mardi 10 octobre.
"L’ensemble de l’Assemblée nationale applaudit les victimes des attaques terroristes, sauf La France Insoumise, Mathilde Panot", partage un journaliste sur X (ex-Twitter), images à l’appui. Sur celles-ci, filmées depuis la tribune, on voit l’hémicycle applaudir à l’exception du groupe LFI, qui reste debout, les mains jointes. Manuel Bompard s’est empressé de répondre et de nier les faits reprochés. "Menteur. Nous avons rendu hommage aux victimes lors d’une minute de silence. Nous n’avons pas applaudi le discours de la présidente de l’AN appelant à un 'soutien inconditionnel' à Israël au moment où celle-ci est engagée dans un blocus contraire au droit international."
"Notre totale solidarité et soutien inconditionnel"
Puisque toute séance est publique et retransmise en direct sur le site de l’Assemblée nationale, que révèlent les images ? La séance du 10 octobre s’ouvre donc sur le discours de Yaël Braun-Pivet, à propos des attaques du Hamas contre Israël. "Madame la Première ministre, mesdames et messieurs les membres du gouvernement, mesdames et messieurs mes chers collègues. Horreur, sidération, angoisse. Le monde est aujourd’hui en état de choc devant la violence de l’attaque terroriste qui a frappé Israël, prononce la présidente de l’Assemblée nationale au perchoir. Devant cette barbarie, je veux redire ici qu’Israël est un pays ami, à qui je veux réaffirmer au nom de la représentation nationale notre totale solidarité et notre soutien inconditionnel." Suivent alors ces applaudissements dans l’hémicycle, que l’on peut constater à partir de 16:45.
Un temps assis, les députés finissent par se lever tout en continuant d’applaudir. Seuls les élus LFI n’applaudissent pas et sont hués par certains de leurs collègues. C’est donc cette séquence qui s’est retrouvée sur les réseaux sociaux et qui a été présentée de manière trompeuse comme un refus des Insoumis d’applaudir les victimes du terrorisme du Hamas. Plus tard, l'ensemble des parlementaires présents observent la minute du silence demandée par Yaël Braun-Pivet (18:54), "en hommage aux victimes, en signe de solidarité avec leurs familles comme avec celles qui sont sans nouvelles de personnes prises en otage ou portées disparues".
À l'issue du discours de la Première ministre, @Elisabeth_Borne , les députés se lèvent pour l'applaudir, à l'exception des élus de la Nupes. #DirectAN #QAG pic.twitter.com/LmYyYVxNse — LCP (@LCP) October 10, 2023
Plus tard, certains élus, des Républicains et de la majorité présidentielle, ont décidé de quitter l’hémicycle lorsque Mathilde Panot a posé une question lors des Questions au gouvernement. La position affichée dès ce week-end par LFI, via un communiqué, agite la classe politique. Le parti a été accusé de trouver des justifications à l'attaque du Hamas contre Israël, en dénonçant d'une même voix le mouvement islamiste et la colonisation israélienne.
Et alors que la présidente du groupe Mathilde Panot a refusé mardi de qualifier le Hamas de groupe terroriste, préférant parler de "branche armée qui est aujourd’hui responsable de crimes de guerre", des voix dissidentes se sont fait entendre à gauche. Dans un entretien au Monde, ce mardi soir, le député François Ruffin a appelé à cesser ces "pudeurs de gazelle" s’agissant du conflit qui oppose le Hamas à Israël, considérant que leur "parole n’est pas à la hauteur de la gravité des événements".
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