Bébé décédé de la coqueluche : ce qu'il faut savoir sur cette maladie très contagieuse de retour en France

Publié le 30 avril 2024 à 16h52, mis à jour le 30 avril 2024 à 17h15

Source : Bonjour !

Le centre hospitalier de Nice a annoncé la mort d'un nourrisson atteint de la coqueluche dans un contexte de recrudescence de cas.
Depuis le début de l'année 2024, une vingtaine de clusters ont été rapportés dans huit régions de France.
Un temps devenue rare, cette maladie n'a jamais vraiment disparu et s'avère très contagieuse.

Dix. C'est le nombre de cas de coqueluche recensés depuis le début de l'année 2024 par les équipes médicales du centre hospitalier Lenval, à Nice (Alpes-Maritimes). Dans ce contexte de recrudescence de la maladie, un nourrisson contaminé âgé de trois semaines, qui avait été admis en soins intensifs comme trois autres bébés, est décédé la semaine dernière. 

Faisant état d'une vingtaine de clusters dans huit régions de France depuis le début de l'année 2024, Santé publique France a de son côté donné l'alerte invitant à prendre des précautions face à cette reprise de la circulation de la maladie. Autrefois en déclin, cette dernière n'a jamais vraiment disparu en Europe et peut s'avérer très grave.  

Mode de transmission et symptômes

La coqueluche, infection respiratoire causée par la bactérie "Bordetella pertussis", se transmet très facilement par voie aérienne, au contact d’une personne malade présentant une toux, principalement dans la famille ou en collectivités. La contagiosité est maximale pendant la première semaine qui suit l'apparition des symptômes. À titre de repère, pendant ce laps de temps, on estime que le malade peut contaminer jusqu'à dix-sept personnes. 

La période d'incubation, elle, peut s'échelonner entre sept jours et trois semaines. La coqueluche se traduit par une faible fièvre avant de se manifester des quintes de toux fréquentes et prolongées. Chez certains patients, ces quintes de toux s'accompagnent de vomissements. 

Traitement et complications

Chez la majorité des malades, la coqueluche se soigne très bien grâce aux antibiotiques de la famille des macrolides mais peut être grave pour les personnes vulnérables (malades respiratoires chroniques, immunodéprimés, femmes enceintes) et causer des complications notamment chez les plus petits. Traitée très précocement, la coqueluche dure seulement cinq jours après le début d'une antibiothérapie efficace, contre trois semaines en moyenne en l'absence de traitement. Si les décès sont rares, ils peuvent notamment survenir chez les très jeunes nourrissons non vaccinés.

Depuis 2013, un millier d'enfants de moins d'un an sont ainsi passés à l'hôpital en France à cause de la coqueluche et quelques décès sont enregistrés chaque année, même si leur nombre est sans commune mesure avec les pays en voie de développement, où la vaccination est moins fréquente. À noter que pour les nourrissons de moins de 3 mois contaminés, l'hospitalisation est systématique.

Vaccination

Pour rappel, la vaccination contre la coqueluche est obligatoire pour les nourrissons (depuis le 1er janvier 2018) et est recommandée chez les enfants nés avant cette date. Pour une efficacité totale, une première injection a lieu à 2 mois, une seconde à 4 mois, suivies d'un rappel à 11 mois, d'un autre à 6 ans, ainsi qu'un troisième entre 11 et 13 ans.

Depuis 2022, la vaccination est également préconisée pour les femmes enceintes à partir du second trimestre de grossesse, afin que leur nouveau-né soit protégé dès l'accouchement, selon les recommandations des autorités sanitaires françaises, qui ont rejoint celles de nombreux autres pays. Jusqu'alors, les autorités sanitaires françaises ne recommandaient que de vacciner directement les tout-petits mais des données britanniques notamment ont témoigné de l'efficacité d'une telle vaccination pour éviter les hospitalisations chez les nourrissons. "Les données publiées chez les femmes enceintes exposées au vaccin contre la coqueluche en cours de grossesse sont très nombreuses et rassurantes, et concernent en particulier le 2e et le 3e trimestre", constate notamment sur son site le Centre de référence sur les agents tératogènes (CRAT), un organisme qui veille aux risques pour le fœtus de médicaments pris en cours de grossesse. 

La Haute autorité de santé faisait déjà une exception depuis 2018 pour le territoire de Mayotte, où elle recommandait la vaccination aux femmes enceintes afin de juguler une épidémie locale de coqueluche. Elle juge en outre nécessaire de répéter la vaccination à chaque grossesse en raison de la durée limitée d'efficacité des vaccins anti-coqueluche.

Recrudescence à l'échelle européenne

Une augmentation du nombre de cas de coqueluche en Europe a été signalée depuis la mi-2023 et se poursuit donc en 2024. Trois décès ont notamment été signalés en République tchèque, mais aussi aux Pays-Bas, selon un rapport du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). La recrudescence de cas est également observée en Croatie, au Danemark, en Belgique, en Espagne, en Allemagne mais aussi au Royaume-Uni.


Audrey LE GUELLEC

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