La Nasa promet d'envoyer un astronaute international sur la Lune avant 2030 : Thomas Pesquet a-t-il ses chances ?

Publié le 21 décembre 2023 à 17h10

Source : TF1 Info

Les États-Unis ont réaffirmé leur volonté d'envoyer un astronaute international sur la Lune avant la fin de la décennie.
Le Français Thomas Pesquet figure en bonne place pour représenter l'Europe.
Mais la concurrence est rude et il est loin d'être le seul le candidat, y compris en Europe.

Qui sera l’heureux élu ? L'astronaute français Thomas Pesquet en rêve. Évidemment, il est loin d’être le seul ! Un peu plus d'un demi-siècle après l'arrêt du programme Apollo, les Américains ont de nouveau rendez-vous avec la Lune, avec l’ambition cette fois d’y établir une présence humaine durable dans le but de préparer ensuite des vols habités vers Mars au cours des décennies suivantes. À la différence des années 1960, la Nasa ne fait pas la course en solitaire. Pour atteindre les objectifs audacieux du programme Artémis, les Américains ont noué des partenariats avec le Canada, l'Europe et le Japon, avec la clé pour ces derniers, la possibilité de décrocher un ticket pour la Lune !

Un engagement que Kamala Harris, la vice-présidente des États-Unis, a tenu à rappeler mercredi 20 décembre à l'occasion de la réunion annuelle du Conseil national de l'espace (NSC), qui s'est tenue à Washington, rapporte le site Space.com. "Nous avons l'intention de faire atterrir un astronaute international sur la surface lunaire d'ici à la fin de la décennie", a-t-elle déclaré. Reste à savoir quelle nation cet astronaute représentera. Les agences spatiales canadiennes, européennes et japonaises le savent, il y aura très peu d'élus. D'autant qu'en tant que chef d'orchestre et principal contributeur, les États-Unis s'octroient la primeur d'envoyer leurs propres astronautes. En coulisses, les tractations vont bon train, à mesure que la date approche. 

Si j'ai la chance de partager ça, j'aurai eu une carrière magnifique.
Thomas Pesquet

La première mission, Artémis 1, a d'ores et déjà envoyé un vaisseau autour de la Lune en 2022. Prévue pour fin 2024 (ou en 2025, plus vraisemblablement), la mission Artémis 2 devra en faire de même, mais cette fois avec un équipage. Il est prévu qu'un astronaute canadien prenne place à bord aux côtés de trois astronautes de la Nasa. Ensuite, un an plus tard, la mission Artémis 3 devra cette fois faire alunir des astronautes sur la surface lunaire, une première depuis 1972. L'équipage comprendra quatre astronautes. Deux d'entre eux - dont au moins une femme - se poseront près du pôle Sud de la Lune, où ils resteront six jours et demi. Officiellement, le lancement de la mission est prévu en 2025, mais il est plus probable qu’elle ait lieu au plus tôt en 2026. 

Par la suite, la Nasa prévoit de lancer environ une mission par an, en y intégrant des astronautes appartenant aux agences partenaires. En juillet dernier, le directeur de l'Agence spatiale européenne (Esa), Josef Aschbacher, a déclaré que les missions Artemis 4 (2028) et Artemis 5 (2029) comprendront chacune un Européen. En 2019, l’ancien patron de la Nasa, Jim Bridenstine, avait souligné que le choix se ferait en fonction des contributions de chacun. Or, l'Esa fournit le module de service d'Orion, la capsule américaine qui transportera les astronautes en orbite lunaire. En parallèle, l'Europe contribue de manière significative au projet Gateway, la petite station spatiale que la Nasa prévoit de construire en orbite lunaire, avec le Japon et le Canada.

L'astronaute Thomas Pesquet a réalisé deux missions pour un total de 396 jours à bord de la Station spatiale internationale (ISS). À cette occasion, il a effectué six sorties dans l'espace (39 heures et 54 minutes, au total). Le Français, aujourd'hui âgé de 45 ans, est l'un des astronautes européens les plus chevronnés au sein de la dernière promotion des astronautes de l'Esa. Autant dire qu'il figure en bonne pour décrocher son ticket pour la Lune. Mais la concurrence est rude. L'Allemand Matthias Maurer et l'Italien Luca Parmitano qui appartiennent à la même promotion sont aussi en lice. En 2022, l'astronaute tricolore avait fait part sur le plateau de LCI (voir vidéo en tête de cet article) de son souhait de fouler un jour le sol lunaire.

"C'est le rêve absolu. (...) Je parle pour moi et mes collègues, je ne suis pas le seul, avec mes collègues italiens, allemands (...) on va tous lever la main !", déclarait l'astronaute tricolore, avant d'ajouter : "Si j'ai la chance de partager ça, j'aurai eu une carrière magnifique." En 2028, le Français fêtera ses 50 ans. Sachant qu'il n'y a pas de restrictions d'âge pour les astronautes du Corps de l'Esa ou de la Nasa, Thomas Pesquet a donc toutes ses chances d'être sélectionné par la Nasa. Le suspens reste entier. Aucune date n'a été communiquée pour l'instant par l'agence américaine pour la nomination de l'astronaute étranger qui fera le voyage. La situation souligne néanmoins la nécessité de développer un programme de fusées habitées au niveau européen.


Matthieu DELACHARLERY

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