Escroquerie, piratage, chantage à la rançon... Les attaques en ligne en pleine expansion

par Maëlane LOAËC
Publié le 24 mars 2023 à 10h43

Source : JT 20h Semaine

Les cybercriminels rivalisent d'imagination pour créer de nouvelles arnaques, si bien que leurs victimes sont de plus en plus nombreuses, révèle la plateforme Cybermalveillance dans son rapport annuel.
Les tentatives d'hameçonnage se multiplient, notamment sur les téléphones portables, tandis que les piratages de compte explosent.
Les rançongiciels, eux, restent une tendance inquiétante.

De la vignette Crit'Air à la carte vitale, du CPF aux livraisons de colis, en passant par les cartes carburants de station-service ou de faux bons d'achats, tous les services possibles ont été exploités l'an passé pour tenter de fomenter des arnaques en ligne. Et les attaques continuent de se multiplier. C'est le constat que dresse le rapport annuel de la plateforme gouvernementale Cybermalveillance.gouv.fr, dédiée aux menaces et escroqueries en ligne, qui vient de fêter ses cinq ans d'existence. "Si la menace apparaît de plus en plus sophistiquée, les cybercriminels sont particulièrement créatifs et n'hésitent plus à s'appuyer sur l'actualité pour adapter ou hyper contextualiser leur approche auprès des victimes", note-t-elle dans un communiqué. 

L'hameçonnage, cette technique qui consiste à se présenter comme un service fiable pour ensuite tenter de récupérer des informations personnelles, s'est ainsi particulièrement développé en 2022. Le recours à cette méthode, la première menace qui pèse sur les internautes, a bondi : les recherches d'information et d'assistance ont grimpé de 54% par rapport à 2021. C'est surtout par SMS que ces tentatives d'arnaque ont essaimé, un phénomène appelé "smishing", le téléphone mobile étant devenu "une cible de prédation privilégiée des cybercriminels", selon le communiqué. 

Les demandes d'assistance et d'information pour des piratages de compte ont doublé

L'hameçonnage est la première cause de recherche d'assistance, que ce soit pour les particuliers, les professionnels ou les collectivités et administrations. Quant au type d'arnaque, on trouve en tête l'escroquerie à l'infraction pédopornographique :  un message prétendant que l'internaute est poursuivi par un faux service de police ou de gendarmerie pour avoir consulté des contenus illicites, et exigeant des milliers d'euros sous peine de divulguer l'information (plus de 520.000 consultations d'articles dédiés sur la plateforme). Viennent ensuite des escroqueries au faux support technique, à la livraison de colis, à la webcam prétendument piratée, au CPF, à la vignette Crit-Air ou à la carte vitale...

Quant au piratage de compte, la tendance semble plus inquiétante encore : les demandes d'aide et de renseignement ont quasi doublé sur l'année passée (+97,5%). Parmi les "terrains de prédation" des cybercriminels, les comptes de messagerie en ligne et les réseaux sociaux, mais aussi les comptes bancaires, les services administratifs et les sites de commerce en ligne. Dans son rapport, Cybermalveillance relève aussi de nouvelles formes d'attaques, qui ne cessent de s'accroître : escroquerie au placement financier, au virement (par le biais d'un faux RIB), des arnaques aux faux conseillers bancaires, ou encore des virus voleurs de mots de passe, appelés "infostealer", qui sévissent sur les téléphones portables, en général peu protégés.

Enfin, les rançongiciels ont aussi été particulièrement redoutables cette année. Ces logiciels malveillants qui bloquent l'accès à des fichiers et soumettent les victimes au paiement d'une rançon ont pris pour cible de nombreux professionnels, y compris des services hospitaliers. Cybermalveillance a enregistré près de 2500 demandes d'assistance, soit 16% de moins qu'en 2021, mais souligne que ces chiffres restent "à un niveau très élevé". "Cette menace ne devrait pas être appelée à baisser en intensité et il convient de s’y préparer", met en garde la plateforme. 

Signe de cette accélération de la menace, Cybermalveillance a vu sa fréquentation augmenter de plus de 53% l'an passé, avec près de 3,8 millions de visiteurs, "soit quasiment autant en 2022 que les quatre années précédentes réunies". Quelque 280.000 personnes y sont venues chercher une assistance, grâce à l'outil de diagnostic en ligne, soit 61% de plus que l'an passé.


Maëlane LOAËC

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