Le Conseil de sécurité de l'ONU exige pour la première fois un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza

par Y.R. avec AFP
Publié le 25 mars 2024 à 21h06

Source : Sujet TF1 Info

Avec le feu vert des États-Unis, allié d'Israël, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté, lundi 25 mars, pour "cessez-le-feu immédiat" à Gaza.
C'est la première fois depuis le début de la guerre qu'un accord se dégage autour d'une telle résolution.
L'abstention américaine, qui a permis son adoption, a été dénoncée par le bureau de Benyamin Nétanyahou.

On lui reprochait des mois de "silence assourdissant". Le Conseil de sécurité de l'ONU a enfin exigé, lundi 25 mars, un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza, bloqué plusieurs fois par les États-Unis qui se sont abstenus, accentuant la pression sur leur allié israélien furieux.

La résolution, adoptée sous les applaudissements par 14 voix pour, et une abstention, "exige un cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan" - qui a déjà commencé le 10 mars -, devant "mener à un cessez-le-feu durable", et "exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages". "Elle doit être pleinement mise en œuvre", a écrit sur X (ex-Twitter) le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, saluant "l'adoption de la résolution".

Contrairement au texte américain rejeté, vendredi 22 mars, par des vetos russe et chinois, cette résolution ne lie pas ses demandes aux efforts diplomatiques du Qatar, des États-Unis et de l'Égypte, même si elle "reconnait" l'existence de ces pourparlers visant à une trêve accompagnée d'un échange d'otages et de prisonniers palestiniens.

Un jour historique
Riyad Mansour, ambassadeur palestinien auprès de l'ONU

Ce vote "doit être un tournant (...) Cela doit être le signal de la fin de cet assaut d'atrocités contre notre peuple", a plaidé l'ambassadeur palestinien, Riyad Mansour, saluant un "jour historique". Même si les résolutions du Conseil sont contraignantes, elles sont régulièrement ignorées par les États concernés. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a d'ailleurs déjà assuré que l'État hébreu ne mettrait pas fin à sa guerre "tant qu'il y a des otages à Gaza". Ne pas appliquer l'appel à un cessez-le-feu serait "impardonnable", a jugé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. 

Israël fustige l'abstention américaine

Après l'adoption de la résolution, Israël a dénoncé l'abstention de son allié américain. "Il s'agit d'un net recul par rapport à la position constante des États-Unis au Conseil de sécurité depuis le début de la guerre" le 7 octobre, a réagi le bureau du Premier ministre, Benyamin Nétanyahou.

Même si la Maison Blanche a assuré que l'abstention américaine n'était pas un "changement de cap", Tel-Aviv a malgré tout annulé la visite d'une délégation à Washington. "Ce retrait nuit à la fois aux efforts de guerre et aux efforts visant à libérer les otages, parce qu'il donne l'espoir au Hamas que la pression internationale leur permettra d'obtenir un cessez-le-feu sans libération de nos otages".

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"Le Hamas salue l'appel du Conseil de sécurité des Nations unies à un cessez-le-feu immédiat", a commenté le mouvement islamiste palestinien, assurant de sa volonté "d'atteindre un cessez-le-feu permanent conduisant au retrait de toutes les forces" israéliennes de Gaza. 

Une résolution onusienne aussi saluée par l'Autorité palestinienne par la voix du ministre palestinien des Affaires civiles, Hussein al-Cheikh. "Nous demandons l'arrêt définitif de cette guerre criminelle et le retrait immédiat d'Israël de la bande de Gaza", a-t-il indiqué sur X.

Plusieurs pays, dont la France, ont insisté sur la nécessité d'un arrêt des combats à plus long terme. Le Conseil devra aussi "œuvrer au relèvement et à la stabilisation de Gaza" et "remettre un processus politique sur les rails visant à l'établissement de la solution des deux États", a insisté l'ambassadeur français, Nicolas de Rivière, félicitant le Conseil d'être sorti de son "silence assourdissant".


Y.R. avec AFP

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