En Alsace et en Moselle, la journée du 26 décembre est fériée.La raison ? La célébration de la Saint-Etienne, qui a lieu au lendemain de Noël.Cette spécificité par rapport au reste de la France date de l'époque où cette partie de l'Hexagone était sous domination allemande.
Prolonger les congés ou retourner au travail ? Pour beaucoup de Français, la question se pose tous les ans, dès le 26 décembre. Mais, au lendemain de Noël, les habitants des départements alsaciens, le Bas-Rhin et le Haut-Rhin, ainsi que de la Moselle, n'ont pas à réfléchir à ce problème : pour la plupart d'entre eux, ils pourront encore avoir du temps libre et se remettre des célébrations des repas de fêtes. La raison ? Le 26 décembre est férié dans ces trois territoires, en vertu d'une vieille tradition.
Pour eux, cette journée est synonyme de célébration de la Saint-Etienne. Une fête catholique, en l'honneur du premier martyr chrétien, dont l'histoire est relatée dans le Nouveau Testament. Le 26 décembre constitue une journée fériée dans de nombreux pays. C'est le cas en Allemagne, mais aussi en Irlande, en Russie ou encore en Italie.
Un héritage de la domination allemande
Si en France, la fête n'est pas suivie au niveau national, l'Alsace et la Moselle tiennent cet avantage de l'ancienne domination allemande sur la région au XIXe siècle. En 1892, après l'annexion des deux territoires, une ordonnance de l'Empereur allemand, Guillaume II, permet aux Alsaciens et aux Mosellans de chômer cette journée ainsi que le Vendredi Saint, lui aussi uniquement férié dans ces deux régions. D'abord seulement mise en place dans certains villages, la règle est ensuite généralisée au début du XXe siècle.
Lorsque l'Alsace et la Moselle redeviennent françaises, à la fin de la Première Guerre mondiale, l'État souhaite abroger la loi, mais se heurte à la défiance des habitants, attachés aux particularismes locaux. Conséquence : dans les années 20, la population mène une contestation d'ampleur dans la région. L'objectif ? Conserver les droits de financement des cultes qui datent de l'époque du Concordat, sous Napoléon, mais aussi défendre le fait de détenir deux jours fériés de plus que le reste de la France, après la période d'annexion allemande.
Finalement, cette exception du 26 décembre chômé ne sera jamais effacée du droit français et sera même inscrite dans le Code du travail. Toutefois, pour certaines professions, notamment les employés de certains commerces, restaurants ou hôtels, cette règle est sujette à des dérogations, permettant tout de même à certains salariés de pouvoir travailler durant cette journée pourtant fériée.