VIDÉO - Drôle d'expression : pourquoi parle-t-on de "la trêve des confiseurs" ?

par V. F | Reportage TF1 : Bastien Delaubert et Céline Madronet
Publié le 28 décembre 2023 à 17h28

Source : JT 13h Semaine

La "trêve des confiseurs" s’étend généralement de Noël au Nouvel an.
Cette expression remonte au XIXe siècle, mais savez-vous ce qu’elle signifie vraiment ?
Un indice surprenant : son origine politique.

Les confiseurs se reposent-ils vraiment entre Noël et le Jour de l'an ? Dans ce magasin de bonbons de Tours (Indre-et-Loire) où le 13H de TF1 s'est rendu, il n'en est rien ! L'occasion d'essayer d'en savoir plus. "C'est une période pour inventer de nouvelles confiseries, par exemple", lâche une cliente. Un peu maigre comme réponse. 

Soudain, une mère de famille nous éclaire : "Généralement, dans le bâtiment, c’est la période où on arrête complètement de travailler. On a au moins quinze jours où on ne peut quasiment pas faire de travaux", assure-t-elle, tout en se demandant pourquoi on appelle cela la "trêve des confiseurs". 

Une pause nécessaire

Pour le savoir, il faut retourner 150 ans en arrière, au début de la Troisième République. Des débats animés tournent en faveur des républicains à la Chambre des députés, quand finalement les monarchistes obtiennent leur arrêt. Motif invoqué : protéger le petit commerce. "L'objectif de cette trêve des confiseurs, c'était de ne pas enrayer l'économie, notamment le commerce parisien, à cause de débats absolument houleux qui avaient lieu à l'Assemblée nationale", explique Tiphaine de Thoury, docteure en histoire contemporaine et professeure à l'université de Tours.

Ne plus parler politique en fin d’année, une pause nécessaire pour beaucoup de Français. "Que les débats soient mis en sourdine, si ça reposait les parlementaires, ce serait une bonne idée - si, après, ils avaient des bonnes idées à fournir", glisse une retraitée. "En ce moment, la politique et la famille, ça fait deux ou trois ou quatre. Du coup, il ne faut surtout pas en parler", souligne de son côté un père de famille. 

Pendant cette trêve, on veut surtout prendre du temps et profiter de la vie. Ce qui n'est pas le cas des confiseurs, justement. Comme Jérémy Coutin, à la tête de la confiserie Hallard à Loches, qui vient de réaliser un tiers de son chiffre d'affaires annuel. Mais maintenant que Noël est passé, il rêve de pouvoir souffler : "On se lève à 5h, on vient travailler, on passe une bonne journée de travail avec mon équipe, on rentre le soir, on mange, on dort... Il m'est déjà arrivé de me réveiller en sursaut et d'avoir du chocolat partout autour de moi."

Encore un peu de patience. La trêve des confiseurs pour les confiseurs, ce n'est pas avant le mois de janvier.


V. F | Reportage TF1 : Bastien Delaubert et Céline Madronet

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