L’association 60 millions de consommateurs a testé 24 références d’huiles d’olive vierge extra.Il ressort du comparatif que la quasi-totalité d’entre elles contiennent entre un et trois plastifiants.Parmi les trois références qui se sont en revanche démarquées, l'une a un prix très raisonnable.
Deux litres. C'est la quantité moyenne d'huile d'olive que consomment les ménages français en une année. Mais à en croire les études qualitatives qui se succèdent, toutes ne se valent pas en termes de composition, loin de là. Un comparatif réalisé par 60 Millions de consommateurs, dévoilé dans son numéro de juin, vient de nouveau en attester, classement des meilleures et celles à éviter à l'appui.
Ainsi, d'après les résultats de ses analyses menées en janvier 2023 à partir de 24 références d'huiles d'olive vierge extra dont onze références bio, 23 huiles d’olive sur 24 abritent "entre un et trois plastifiants", dont certains sont identifiés comme des perturbateurs endocriniens pouvant altérer la fertilité comme le diéthylhexyl phtalate (DEHP) ou le dibutyl phtalate (DBP). Cinq huiles contiennent même des hydrocarbures d’huiles minérales, potentiellement cancérigènes.
Celles qui se démarquent
Trois références se sont toutefois démarquées, dont une seule ne contenant aucun polluant. Il s’agit de l'huile Primadonna, vendue 5,24 € (75 cl) chez Lidl. "Outre son prix très raisonnable, cette huile sort du lot grâce à sa propreté, la seule du panel à ne contenir aucun polluant. Équilibrée et dotée d'un fruit léger, elle a toutes les qualités d'une huile à utiliser au quotidien", explique 60 Millions de consommateurs qui lui a attribué la note de 16/20. Elle est suivie de près par l'huile d'olive de Provence de la marque Reflets de France vendue 31,30€/L par Carrefour et dotée d'un 15,5/20 ainsi que l'huile Le Chateau d'Estoublon Mogador dotée d'un 15/20 et nettement moins abordable que les précédentes, soit 62,40€/L.
A contrario, les trois mauvais élèves du classement se trouvent être l’huile bio de la Vie Claire à 9,32€/L, Cauvin bio à 10,60€/L, et l’huile d’olive conventionnelle Costa d’Oro (10,32€/L). Alors que pour les pesticides, le label bio est une garantie, pour les plastifiants, "aucune huile n’est (...) à l’abri de ce type de contamination, bio ou conventionnelle", souligne le magazine.
Des huiles non conformes
Pour établir son classement, 60 Millions de consommateurs s’est appuyé sur plusieurs critères, autres que la présence de contaminants, à commencer par le profil des acides gras et des stérols qui permettent de vérifier si l’huile a été frelatée ainsi que sur une évaluation sensorielle, confiée à un jury d’experts.
Toujours d'après ses analyses, l'association estime que la moitié du panel ne devrait pas afficher la mention "vierge extra", en raison de "défauts sensoriels". Plus en détail, le magazine estime que cette étude est la preuve qu’une partie des fabricants "ne peut pas assurer la qualité vierge extra de leurs huiles de bout en bout" et ce en dépit du fait que les consommateurs, eux, payent de plus en plus cher leur bouteille.
Une bonne nouvelle ressort toutefois de ce comparatif : toutes les références scrutées contiennent bel et bien de l’huile d’olive. En d'autres termes, aucun mélange frauduleux n’a été détecté, ce qui arrive malheureusement parfois.