VIDÉO - Les sodas sans sucre sont-ils vraiment plus sains que les autres ?

par Hamza HIZZIR | Reportage TF1 : Johan Maviert, Vincent Abellaneda, Loïc Gorgibus
Publié le 1 décembre 2023 à 11h44

Source : JT 20h Semaine

Les sodas sont souvent pointés du doigt par les spécialistes de santé publique qui les jugent trop sucrés.
Les industriels modifient régulièrement leur composition en diminuant la teneur en sucre pour le remplacer par d’autres ingrédients.
Est-ce pour autant une option plus saine ?

Ils ont mauvaise presse mais leur succès ne se dément pas. Régulièrement pointés du doigt par les spécialistes de santé publique pour leur teneur trop élevée en sucre, les sodas restes plébiscités par les Français, qui en boivent en moyenne plus de 50 litres par an. De leur côté, les fabricants ont riposté en déclinant toutes leurs gammes en version non sucrée. Et ça marche : 41% des enfants et 60% des adultes consomment des boissons light, dont près de 25% au moins une fois par semaine, pour se donner bonne conscience tout en conservant leurs habitudes. Mais est-ce bien meilleur pour la santé ?

Des additifs moins caloriques... mais plus sucrés

Ce sucre est en fait remplacé par des édulcorants dont les petits noms sont listés sur les étiquettes : l’aspartame, l’acésulfame-K ou encore le sucralose. "On a des agences sanitaires qui disent de faire attention, de ne surtout pas considérer les boissons édulcorées comme un substitut sûr pour la santé", avertit, au micro de TF1, Mathilde Touvier, épidémiologiste nutritionnelle et directrice de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). "Il y a potentiellement des risques vis-à-vis du cancer, et peut-être d’autres problèmes métaboliques, comme le diabète."

Tous ces additifs, moins caloriques mais beaucoup plus sucrés que le sucre lui-même, restent surveillés de près. L’un d’eux, l’aspartame, a même été classé cancérigène possible par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’été dernier, alors qu’une étude américaine publiée fin août dans la revue Cell Metabolism a démontré pour la première fois la nocivité de l’ensemble des faux sucres, même en quantité inférieure aux doses maximales recommandées. Parce qu’ils perturbent la régulation de la glycémie et génèrent une résistance à l’insuline, l’un des signes précoces du diabète de type 2. 

Le cerveau induit en erreur

D’autres recherches, notamment une étude réalisée sur des souris dont les résultats ont été publiés dans Nature, l'hebdomadaire scientifique de référence, suggèrent que les sucres de synthèse pourraient aussi perturber la flore intestinale, notamment la digestion, facteur souvent impliqué dans la survenue d’infections, de maladies inflammatoires et même de certaines maladies auto-immunes comme la sclérose en plaques.

En outre, les édulcorants ont un effet plus pernicieux d’un point de vue purement nutritionnel : comme ils promettent de faire perdre du poids à celles et ceux qui les consomment, ils trompent le cerveau en activant un circuit de récompense sans stimuler la production de leptine, l’hormone de la satiété. Dit autrement : ils atténuent la sensation d’être rassasié et conduisent donc à manger davantage pour compenser. Soit exactement l’inverse de l’effet recherché.


Hamza HIZZIR | Reportage TF1 : Johan Maviert, Vincent Abellaneda, Loïc Gorgibus

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